Nous sommes tous des pèlerins de la vie. Nous avançons sur nos routes quotidiennes en accomplissant notre travail, en nous amusant un peu, en relevant des défis. Nous ne marchons pas seuls. Nous choisissons quelques compagnons de route. Nous côtoyons aussi des collègues, des étrangers, des gens qui nous ressemblent plus ou moins, avec lesquels nous nous entendons plus ou moins bien. Nous sommes bien obligés de cheminer ensemble. Mais savons-nous où nous allons ?
Tant de gens dans notre monde sont obligés de se rendre là où ils n’auraient pas voulu aller. Les réfugiés aujourd’hui se comptent par millions, poussés à l’exil pour des raisons politiques, économiques, sociales ou ethniques. Ils errent, cherchant un lieu où s’arrêter, où planter une tente, où trouver du travail.
Joseph et Marie ont pris la route de Bethléem pour des motifs d’ordre social : ils devaient s’y rendre par obéissance à l’empereur romain qui exigeait que chacun se fasse recenser dans sa ville d’origine. Ils étaient nombreux à se plier aux caprices de l’empereur, car arrivés à Bethléem, Marie et Joseph ont découvert que le village était déjà bondé. Ce jeune couple ressemblait beaucoup aux réfugiés de nos jours.
Pourtant, leur cœur débordait d’espérance. Ils avaient conscience que l’enfant que Marie portait dans son sein transformerait le monde en lui apportant une lumière, une chaleur, un amour inespérés.
Jésus aussi s’est fait routier lorsqu’il a choisi de se rendre dans tous les villages et les villes de la Palestine y annoncer la Bonne Nouvelle d’un Dieu sauveur, proche des petits et des humbles. Il voulait semer cette espérance dans tous les cœurs afin qu’en marchant, les gens aient aussi le goût de chanter, de converser, de s’entraider et de s’encourager mutuellement.
2025 sera, pour les catholiques du monde entier, une année jubilaire. Nous la vivrons au rythme du thème choisi par le pape François : « Pèlerins d’espérance. » Comme Joseph et Marie, n’ayons pas peur de reprendre le chemin de la vie chaque jour qui nous est donné. Avançons avec ceux et celles que nous aimons… et tous les autres que nous n’aimons pas assez. Nourrissons l’espérance dans nos cœurs, rayonnons d’espérance pour notre monde.
Oui, nous sommes tous et toutes des pèlerins de la vie. Soyons aussi des pèlerins d’espérance !
Paul-André Durocher
Archevêque de Gatineau