Après consultation du Conseil presbytéral et du Conseil diocésain des affaires économiques, Mgr Durocher a récemment autorisé une modification importante dans la grille salariale des prêtres. Présentement, les prêtres de notre diocèse reçoivent un salaire annuel d’à peu près 45 000$. Suivant les recommandations de ces deux conseils, ce salaire augmentera graduellement de 2026 à 2028 pour atteindre 55 000$.
- Pourquoi une augmentation si importante?
Le salaire des prêtres de notre diocèse est resté stagnant depuis qu’il a été revu il y a plus de 20 ans. En faisant abstraction de l’augmentation annuelle selon l’indice des prix à la consommation, on voit que le salaire des prêtres n’a pas changé durant cette période alors que la moyenne des salaires du Québec a augmenté de 20%.
- Le salaire actuel n’est-il pas suffisant pour un célibataire?
Le Conseil presbytéral a reçu des échos de prêtres qui n’ont pas l’argent nécessaire pour changer leur voiture rendue trop âgée; d’autres vivent dans des appartements assez misérables; d’autres trouvent difficile de faire un voyage dans leur pays d’origine pour visiter leurs familles. Pire, ces prêtres ne réussissent pas à investir pour préparer leur retraite : ils risquent de se retrouver dans la pauvreté lorsqu’ils ne pourront plus travailler.
- Les prêtres n’ont-ils pas pris un vœu de pauvreté?
Les prêtres qui appartiennent à des communautés religieuses (les Oblats, les Montfortains ou les Spiritains, par exemple) prennent un vœu de pauvreté. Cela veut dire qu’ils mettent en commun ce qu’ils ont avec les autres membres de leur communauté. Leur salaire est versé à leur communauté; en retour leur communauté s’occupe de tous leurs besoins jusqu’à leur décès.
La majorité des prêtres qui desservent nos paroisses sont des prêtres diocésains, qu’on appelle aussi des prêtres séculiers. Ils ne font pas de vœu de pauvreté, mais ils doivent assumer leur autonomie financière. Ils paient des impôts et cotisent à un régime de santé. Ils doivent prévoir leur retraite éventuelle. Le diocèse n’assure pas le maintien de ces prêtres.
- Qu’en est-il du salaire des prêtres des diocèses environnants?
Chaque diocèse établit sa propre politique salariale. Une étude comparative révèle que la moyenne salariale des prêtres s’établit à environ 55 000 $ dans les diocèses environnants. Avec ce changement, notre diocèse se retrouvera dans la moyenne.
- Existe-t-il une grille salariale qui permettraient à des prêtres d’augmenter leur salaire en fonction des années de service ou des responsabilités cumulées?
Non, une telle grille salariale n’a jamais existé pour les prêtres. Pour fin de comparaison, un enseignant débutant gagne à peu près 65 000 $ par année. À mesure qu’il acquière de l’expérience ou améliore ses qualifications, il montera graduellement dans la grille salariale jusqu’à atteindre un maximum de plus de 100 000$ par année. Le salaire des prêtres, au contraire, est fixe. Même s’il est responsable de trois paroisses, a trente ans d’expérience et a acquis un doctorat, il tire le même salaire que ses collègues qui ne font que commencer. Il en va de même pour l’archevêque.
- Mais les paroisses ne fournissent-elles pas le logement et la nourriture, en plus du salaire?
La plupart des paroisses n’ont plus de presbytère où loger leur prêtre, qui doit se trouver un appartement. Même le prêtre qui travaille dans une paroisse qui a un presbytère doit payer un loyer à la fabrique pour y vivre. Il doit aussi s’occuper de ses frais de nourriture. Notre archevêque, par exemple, paie chambre et pension à la Maison St-Joseph.
- Pourquoi le diocèse lui-même ne paie-t-il pas les prêtres?
Le diocèse n’est rien d’autre que l’ensemble des paroisses sur son territoire. Plutôt que de créer un fonds commun auquel toutes les paroisses contribueraient pour assurer le salaire de l’ensemble des prêtres, la tradition veut que chaque paroisse ou unité pastorale s’occupe du salaire du prêtre qui la sert.
- Ce changement ne sera-t-il pas difficile à absorber pour les fabriques?
C’est clair que cette augmentation présentera un défi pour plusieurs fabriques. C’est pourquoi elle sera imposée graduellement, sur une période de trois ans. Toutes choses étant égales, il faudra que les quêtes augmentent d’environ 70 $ par semaine annuellement pendant les trois prochaines années. Notons que plusieurs paroisses partagent un prêtre : cette augmentation sera donc partagée entre elles.
- Une dernière pensée
La solidarité paroissiale se manifeste par l’effort partagé par tous les paroissiens pour assurer que leur prêtre vive dignement, sans avoir à s’inquiéter de son avenir. Ainsi peut-il se donner entièrement à leur service, pour leur plus grande joie. Les prêtres ne sont pas là pour s’enrichir, mais ils ont droit à un revenu juste et équitable. Faisons chacun notre part et, ensemble, nous relèverons le défi !

